Dans notre société, les pleurs ont une connotation négative. Or, chez le nourrisson, les pleurs sont le reflet d’une trajectoire développementale normale. Pleurer, c’est une façon de se décharger. Voici déjà de quoi nous rassurer. Un bébé qui pleure est normal. N’empêche, on se demande souvent pourquoi il pleure et comment l’aider.
Chez nous, c’est la nuit que le bébé pleure le plus souvent. Pour ne pas réveiller les voisins, je le prends très vite et le mets au sein. Je ne sais pas si c’est normal qu’il pleure toutes les nuits ou s’il a des coliques, s’inquiète la maman de ce petit bonhomme de presque 2 mois.
Les coliques, ce redoutable ennemi d’une digestion sereine, qui hantent de nombreux parents. C’est vrai qu’on parle souvent de coliques, mais aucune étude ne prouve la douleur des coliques. Il est important de garder en tête que les pleurs ne sont pas une maladie, ils servent de signal pour entrer en interaction. D’ailleurs, les pleurs sont mieux admis dans certaines cultures.
Cultures, habitudes, caractère des parents et du bébé… les familles ont chacune leurs particularités et leur propre réaction face aux pleurs.

Au fil des jours, bébé et parents s’apprivoisent. Mais les débuts ne sont pas toujours simples. Un tout petit pleure pour des raisons très diverses. La première chose à vérifier quand un bébé pleure, ce sont ses besoins de base : chaud, froid, faim, confort. Mais les pleurs peuvent également refléter des troubles digestifs, une douleur ou une maladie, un sommeil agité, une surstimulation pendant la journée ou encore une immaturité neurologique. Les pleurs sont en effet une réponse neurologique. Avec le temps, le système nerveux devient plus mature et les pleurs diminuent. Certains pleurs peuvent être dus à une séparation, à une perte de repère, refléter la souffrance ou l’épuisement d’un parent. D’autres pleurs sont ceux des bébés intenses, qui pleurent énormément durant les premiers mois de leur vie. Et puis, il y a la dysrythmie du soir qu’on appelle souvent coliques. Quoiqu’il en soit, on observe très souvent une amélioration spontanée des pleurs entre les 4 et les 9 mois du bébé, parfois sans explication.

Plus mature grâce aux pleurs

Parmi toutes ces causes, la dysrythmie du soir attire particulièrement notre attention. Parce qu’elle est mystérieuse, que de nombreux parents se demandent pourquoi leur bébé se met à pleurer au moment des retrouvailles et, surtout, ils s’interrogent sur la façon de réagir face à ces pleurs quotidiens.
La dysrythmie du soir commence lorsque le bébé a 3-4 semaines, pas avant. Le bébé est éveillé, souvent agité et pleure entre 17 et 22 heures. Les parents se demandent si l’enfant a faim, s’il a des douleurs abdominales… mais avoir mal au ventre tous les jours à la même heure, c’est plutôt étrange. En fait, cette dysrythmie du soir est un moment-clé pour la maturation neurologique du bébé. Elle correspond à une période de sommeil agité.
Évidemment, on veut tous savoir comment réagir lors de ces pleurs du soir ! La seule solution, c’est que l’enfant s’endorme, répond la pédiatre. Le parent doit rester calme et éviter toute surstimulation pour son bébé. On évitera donc de secouer, promener ou nourrir un bébé qui pleure à cette heure-là car cela risque de l’exciter davantage. La solution est de laisser le bébé pleurer, immobile sur le ventre de sa mère par exemple, dans l’obscurité, sans même lui parler. Le prendre en kangourou dans un endroit calme avec peu de lumière. L’enfant doit sentir que son parent est avec lui et qu’il le laisse traverser cette vague.
Ces expériences de pleurs « accompagnés », pleines de réconfort, serviront longtemps à votre enfant. « Et côté parent, on apprend qu’on ne peut pas tout pour son enfant.